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SECONDE MOITIÉ DU XVI° SIÈCLE 247
du xvi0 siècle. En 1587, le magistrat de Bruxelles offre à Damant, chancelier de Brabant, appelé en Espagne, un présent consistant en joyaux, tapisseries et autres objets, de la valeur de 600 florins.
Deux ans plus tard, le prince de Parme reçoit des représentants de laville, une suite de tapisseries de la valeur de 6 à 7,000 florins. La dépense, ou le voit, était calculée d'après le rang du personnage. Le comte de Mansfeld ayant exempté la ville de Bruxelles du logement des troupes, le magistrat reconnaissant vota, en 1594, une sommede 1,000 florins pour lui acheter une tenture. Ces citations pourraient, être multipliées. Nous nous en tiendrons à .celles qui précèdent.
Il serait difficile de donner beaucoup de détails sur l'histoire des ateliers de haute et de basse lice pendant les troubles religieux de la lin du xvi0 siècle. Tous les métiers souffrirent vivement le contrecoup de cet état de lutte permanente, et les industries somptuaires ne furent pas les moins éprouvées. Nous résumons ci-après les renseignements recueillis dans les documents contemporains sur la destinée des différents centres de production pendant le règne de Philippe II.
Audenarde. — Prise en 1572 par les gueux de bois que commandait Jacques Blommaert, ancien tapissier enrôlé sous la bannière du prince d'Orange, et livrée au pillage, la ville d'Audenarde eut à souffrir plus qu'aucune de ses voisines de la guerre civile. Occupée en 1578 par les Gantois révoltés, reconquise enfin par le duc de Parme en 1582, elle se trouvait à moitié ruinée à la fin du xvi0 siècle. Combien restait-il des nombreux métiers qui faisaient naguère son orgueil et sa fortune? Nous ne le savons pas au juste; mais leur nombre était considérablement réduit. Cependant,, en 1582, pour se bien faire venir de son nouveau maitre, la ville d'Audenarde offrait au duc de Parme une riche tenture de VHistoire d'Alexandre le Grand, payée 2,000 florins à Josse de Pape.
La fabrication de la tapisserie ne reprend quelque activité à Audenarde qu'au commencement du siècle suivant, sous la domination réparatrice des archiducs Albert et Isabelle, et gràce aux sages mesures prises par l'administration communale.
Tournai. — Nulle cité, comme on l'a dit, ne fut éprouvée autant par les persécutions religieuses que celle de Tournai; les tapissiers
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